Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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   * Le prieuré Saint-Éloi est plus rapproché de l'Yvette, cette petite rivière borde son enclos. Le catalogue général des archives de la France nous apprend que celles du département sont en possession des titres de cette ancienne communauté, pour l'époque comprise entre 1185 et 1788. Il y a erreur dans ce premier millésime; l'abbé Lebeuf s'est trompé. Il dit à l'article de Chennevières-sur-Marne: Le prieur de Longjumeau eut en cette paroisse au douzième siècle, par la cession que lui en fit l'abbaye Saint-Maur des Fossés, //Medietatem Piscopi gurgitis//, moyennant une redevance de 12 écus. Peut-être faut-il lire treizième siècle, puisqu'il ne fait remonter lui-même la fondation de ce prieuré qu'à l'an 1234, et le //Gallia christiana// (t. VII, coll. 854) en 1214. Ce document le dit de la paroisse de Chilly. **Jean de Dreux**, seigneur de //Braine//, //Chilly// et //Longjumeau//, et Alix, sa femme, //comtesse de Mâcon//, en ont été les fondateurs; leurs descendants |**9**| ont été les constants bienfaiteurs de cette maison. Saint-Éloi est nommé le premier dans la nomenclature des biens appartenant aux religieux du Val Sainte-Catherine des Écoliers de Paris; c'est de là que furent tirés les chanoines réguliers à qui les fondateurs en firent don. Les chanoines de la congrégation de France y avaient été introduits, en 1662. Ceux-ci rebâtirent les lieux claustraux. **Jean Coiffier Ruzé d'Effiat**, alors prieur commendataire, les y aida; il orna et embellit aussi l'église. Cet abbé augmenta le nombre des prébendés de six nouveaux membres. Le clergé de cette communauté se trouvait considérablement réduit en 1790; il ne restait que trois chanoines. La maison d'Effiat en possession de la seigneurie du lieu avait la collation des titres bénéficiaires; elle passa ensuite à leurs successeurs à ce titre.   * Le prieuré Saint-Éloi est plus rapproché de l'Yvette, cette petite rivière borde son enclos. Le catalogue général des archives de la France nous apprend que celles du département sont en possession des titres de cette ancienne communauté, pour l'époque comprise entre 1185 et 1788. Il y a erreur dans ce premier millésime; l'abbé Lebeuf s'est trompé. Il dit à l'article de Chennevières-sur-Marne: Le prieur de Longjumeau eut en cette paroisse au douzième siècle, par la cession que lui en fit l'abbaye Saint-Maur des Fossés, //Medietatem Piscopi gurgitis//, moyennant une redevance de 12 écus. Peut-être faut-il lire treizième siècle, puisqu'il ne fait remonter lui-même la fondation de ce prieuré qu'à l'an 1234, et le //Gallia christiana// (t. VII, coll. 854) en 1214. Ce document le dit de la paroisse de Chilly. **Jean de Dreux**, seigneur de //Braine//, //Chilly// et //Longjumeau//, et Alix, sa femme, //comtesse de Mâcon//, en ont été les fondateurs; leurs descendants |**9**| ont été les constants bienfaiteurs de cette maison. Saint-Éloi est nommé le premier dans la nomenclature des biens appartenant aux religieux du Val Sainte-Catherine des Écoliers de Paris; c'est de là que furent tirés les chanoines réguliers à qui les fondateurs en firent don. Les chanoines de la congrégation de France y avaient été introduits, en 1662. Ceux-ci rebâtirent les lieux claustraux. **Jean Coiffier Ruzé d'Effiat**, alors prieur commendataire, les y aida; il orna et embellit aussi l'église. Cet abbé augmenta le nombre des prébendés de six nouveaux membres. Le clergé de cette communauté se trouvait considérablement réduit en 1790; il ne restait que trois chanoines. La maison d'Effiat en possession de la seigneurie du lieu avait la collation des titres bénéficiaires; elle passa ensuite à leurs successeurs à ce titre.
  
-  * L'église, originairement vaste, avait été détruite en partie dès l'an 1606. La révolution fit le reste. Nous avons vu arracher les dernières pierres. Cette visite nous fournit l'occasion d'une notice publiée alors dans la //Revue Archéologique// (VIe année, lre partie, p. 385). Le principal autel était décoré, depuis 1690, d'un Christ en marbre, œuvre du sculpteur Magnier. L'autel et son retable ont seuls été portés à Chilly. Ils font le principal ornement de cette église. Le saint-sacrement reposait à Saint-Éloi, dans une suspense, suivant l'ancien usage, avant la pensée des //tabernacles//, dont on ne connaît pas d'exemple avant le dix-septième siècle. Il y avait en outre un autel dit des //Trois-Maries//, fondé et doté par **Pierre de Mantes** vers 1599, à la suite d'une guérison presque miraculeuse. |**10**| Cette fondation donna lieu à l'érection d'une confrérie en l'honneur de Notre-Dame de Lorette, en cette église. L'orgue qui s'y faisait entendre, avait été destiné à la chapelle de Versailles. Plusieurs monuments funèbres étaient encadrés dans le pavé. Nous empruntons au //Gallia christiana// (t. VII, col. 865), cette citation touchant le premier prieur de cette maison: //Galterius, prior vallis sancti Eligii à priore S. Catharinæ Parisiensis institutus 1235. Obiit 1287. Hoc in choro prius quam renovaretur, decoratus epitaphio: +  * L'église, originairement vaste, avait été détruite en partie dès l'an 1606. La révolution fit le reste. Nous avons vu arracher les dernières pierres. Cette visite nous fournit l'occasion d'une notice publiée alors dans la //Revue Archéologique// (VIe année, lre partie, p. 385). Le principal autel était décoré, depuis 1690, d'un Christ en marbre, œuvre du sculpteur Magnier. L'autel et son retable ont seuls été portés à Chilly. Ils font le principal ornement de cette église. Le saint-sacrement reposait à Saint-Éloi, dans une suspense, suivant l'ancien usage, avant la pensée des //tabernacles//, dont on ne connaît pas d'exemple avant le dix-septième siècle. Il y avait en outre un autel dit des //Trois-Maries//, fondé et doté par **Pierre de Mantes** vers 1599, à la suite d'une guérison presque miraculeuse. |**10**| Cette fondation donna lieu à l'érection d'une confrérie en l'honneur de Notre-Dame de Lorette, en cette église. L'orgue qui s'y faisait entendre, avait été destiné à la chapelle de Versailles. Plusieurs monuments funèbres étaient encadrés dans le pavé. Nous empruntons au //Gallia christiana// (t. VII, col. 865), cette citation touchant le premier prieur de cette maison: //Galterius, prior vallis sancti Eligii à priore S. Catharinæ Parisiensis institutus 1235. Obiit 1287. Hoc in choro prius quam renovaretur, decoratus epitaphio//
-    * Qui videt hunc lapidem, Gualterum noscat eidem +    * //Qui videt hunc lapidem, Gualterum noscat eidem// 
-    * Subdi, qui pridem prior esse solebat ibidem: +    * //Subdi, qui pridem prior esse solebat ibidem:// 
-    * Hic expers fastus, prudens, discretus, honestus, +    * //Hic expers fastus, prudens, discretus, honestus,// 
-    * Carne fuit castus, animo pius, ore modestus. +    * //Carne fuit castus, animo pius, ore modestus.// 
-    * Salvet eum dominus, qui tempore mille trecento +    * //Salvet eum dominus, qui tempore mille trecento// 
-    * Sex septemque minus illatus in hoc monumento. +    * //Sex septemque minus illatus in hoc monumento.//
   * Cette épitaphe, on le voit, vient corroborer l'assertion relative à la fondation du prieuré.    * Cette épitaphe, on le voit, vient corroborer l'assertion relative à la fondation du prieuré. 
  
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   * On connaît la fin tragique du malheureux marquis de **Cinq-Mars**. Il figure le vingt-huitième sur la liste chronologique des prieurs de Saint-Éloi, et le millésime 1630. //Henricus postea notus marchionis Cinq Mars nomine, major equitis Franciæ præectus Lugduni capite truncatus est 12 decembris// (//Gallia christiana//, coll. 867). Le Dictionnaire de Moréri (t. III) a écrit le 12 septembre. Ce jeune marquis eut beaucoup de part aux bonnes grâces du roi Louis XIII. Il avait beaucoup d'esprit; était bien fait de sa personne; mais sa jeunesse et sa faveur l'emportèrent trop loin. Henri d'Effiat était dans la vingt-deuxième année de son âge. Il y aurait bien des choses à dire, et toutes choses déplorables, touchantes, sur cette vie tranchée sitôt. La prose et les vers, le roman et l'histoire ont consacré leurs moyens à sa mémoire. |**12**| C'est en 1635 que Jean, son frère, fut substitué à son titre de prieur commendataire. Il refusa l'archevêché de Toulouse. Saint-Simon (v. ses //Mémoires//, t. III, p. 86, édition Sautelet), dit qu'il fit bien de décliner cet honneur, et ajoute: Ses mœurs n'étaient pas irréprochables! On sait qu'il devint aveugle vingt ans avant sa mort, et ne voulut pas le paraître. L'abbé d'Effiat avait de l'esprit; sa conversation agréable savait mille choses. Il est mort à Paris, dans la nuit du 18 au 19 octobre 1698, et a été inhumé dans l'église du prieuré, le 25 du même mois. //Decessit Parisiis in Armamentario 18 octobris 1698. Sepultus 25. ejusdem mensis in ecclesia prioratus S. Eligii infra sanctuarium cum epitaphio sequenti quod insigniora ipsius facta commemorat, à quibus ideo recensendis abstinuimus// (//Gallia christiana//):   * On connaît la fin tragique du malheureux marquis de **Cinq-Mars**. Il figure le vingt-huitième sur la liste chronologique des prieurs de Saint-Éloi, et le millésime 1630. //Henricus postea notus marchionis Cinq Mars nomine, major equitis Franciæ præectus Lugduni capite truncatus est 12 decembris// (//Gallia christiana//, coll. 867). Le Dictionnaire de Moréri (t. III) a écrit le 12 septembre. Ce jeune marquis eut beaucoup de part aux bonnes grâces du roi Louis XIII. Il avait beaucoup d'esprit; était bien fait de sa personne; mais sa jeunesse et sa faveur l'emportèrent trop loin. Henri d'Effiat était dans la vingt-deuxième année de son âge. Il y aurait bien des choses à dire, et toutes choses déplorables, touchantes, sur cette vie tranchée sitôt. La prose et les vers, le roman et l'histoire ont consacré leurs moyens à sa mémoire. |**12**| C'est en 1635 que Jean, son frère, fut substitué à son titre de prieur commendataire. Il refusa l'archevêché de Toulouse. Saint-Simon (v. ses //Mémoires//, t. III, p. 86, édition Sautelet), dit qu'il fit bien de décliner cet honneur, et ajoute: Ses mœurs n'étaient pas irréprochables! On sait qu'il devint aveugle vingt ans avant sa mort, et ne voulut pas le paraître. L'abbé d'Effiat avait de l'esprit; sa conversation agréable savait mille choses. Il est mort à Paris, dans la nuit du 18 au 19 octobre 1698, et a été inhumé dans l'église du prieuré, le 25 du même mois. //Decessit Parisiis in Armamentario 18 octobris 1698. Sepultus 25. ejusdem mensis in ecclesia prioratus S. Eligii infra sanctuarium cum epitaphio sequenti quod insigniora ipsius facta commemorat, à quibus ideo recensendis abstinuimus// (//Gallia christiana//):
- +    * Hic jacet 
-  * Hic jacet +    * Illustrissimus D. D. Joannes Ruzsé d'Effiat 
-  * Illustrissimus D. D. Joannes Ruzsé d'Effiat +    * Abbas sancti Saturnini Tolosensis 
-  * Abbas sancti Saturnini Tolosensis +    * Triumque Fontium, et hujus ecclesiæ 
-  * Triumque Fontium, et hujus ecclesiæ +    * Prior commendatorius. 
-  * Prior commendatorius. +    * Vir familiæ splendore, formæ elegantia, 
-  * Vir familiæ splendore, formæ elegantia, +    * Maturitate judicii, morum suavitate 
-  * Maturitate judicii, morum suavitate +    * Præclarus, at religione, fide, 
-  * Præclarus, at religione, fide, +    * Effusa in pauperes charitate longe præstantior. 
-  * Effusa in pauperes charitate longe præstantior. +    * Quam dilexit decorem Domus Dei, 
-  * Quam dilexit decorem Domus Dei, +    * Hujus altaris exquisita constructio, 
-  * Hujus altaris exquisita constructio, +    * Totius pene reparatio et ornatus templi, 
-  * Totius pene reparatio et ornatus templi, +    * Sex canonicorum ad divina peragenda 
-  * Sex canonicorum ad divina peragenda +    * Super addita institutio, œternum prædicabunt 
-  * Super addita institutio, œternum prædicabunt +    * Tot aliisque meritis insignis 
-  * Tot aliisque meritis insignis +    * Obiit anno ætatis 77. 1698, die 18 octobris. 
-  * Obiit anno ætatis 77. 1698, die 18 octobris. +    * In perpetuam sancti viri memoriam 
-  * In perpetuam sancti viri memoriam +    * Hoc grati animi monumentum 
-  * Hoc grati animi monumentum +    * Cum lacrymis posuere canonici regulares 
-  * Cum lacrymis posuere canonici regulares +    * Hujus ecclesiæ. 
-  * Hujus ecclesiæ. +    * Requiescat in pace. |**13**|
-  * Requiescat in pace. |**13**|+
  
   * Son successeur immédiat a été **Joseph de Beaufort** docteur en théologie, supérieur de plusieurs communautés religieuses. Il résigna en 1711, et mourut à l'archevêché de Paris le 26 octobre 1714 (//Mercure de France//). On a de lui le récit des vertus et de la mort de madame la duchesse douairière de Noailles (V. //Sainte Geneviève//), Châlons, 1698, in-12; et un extrait de Platon, Paris, 1688, in-12. Nommons encore à ce titre: **Olivier-François de Fourcy**((Armes: D'azur, à l'aigle d'or, au vol abaissé; au chef d'argent chargé de trois tourteaux de gueule.))  d'une famille alliée à la maison d'Effiat. Il a été abbé de Saint-Ambroise de Bourges, et non de Trois-Fontaines, ainsi que le dit l'abbé Lebeuf (t. X, p. 96). Ce savant le confond avec l'abbé d'Effiat. L'abbé de Fourcy était chanoine de la cathédrale de Paris, et conseiller au parlement. Il est mort subitement, au château de Chilly, le 24 février 1717. Il ne faut pas non plus le confondre avec **Henri-Balthasar de Fourcy**, de la même famille, mort abbé de Saint Wandrille, le 24 avril 1754. **Jacques le Fèvre de Caumartin**, chanoine régulier de la congrégation de France, ancien sous-prieur de cette communauté, en devint alors prieur commendataire, il est mort au mois de septembre 1719.   * Son successeur immédiat a été **Joseph de Beaufort** docteur en théologie, supérieur de plusieurs communautés religieuses. Il résigna en 1711, et mourut à l'archevêché de Paris le 26 octobre 1714 (//Mercure de France//). On a de lui le récit des vertus et de la mort de madame la duchesse douairière de Noailles (V. //Sainte Geneviève//), Châlons, 1698, in-12; et un extrait de Platon, Paris, 1688, in-12. Nommons encore à ce titre: **Olivier-François de Fourcy**((Armes: D'azur, à l'aigle d'or, au vol abaissé; au chef d'argent chargé de trois tourteaux de gueule.))  d'une famille alliée à la maison d'Effiat. Il a été abbé de Saint-Ambroise de Bourges, et non de Trois-Fontaines, ainsi que le dit l'abbé Lebeuf (t. X, p. 96). Ce savant le confond avec l'abbé d'Effiat. L'abbé de Fourcy était chanoine de la cathédrale de Paris, et conseiller au parlement. Il est mort subitement, au château de Chilly, le 24 février 1717. Il ne faut pas non plus le confondre avec **Henri-Balthasar de Fourcy**, de la même famille, mort abbé de Saint Wandrille, le 24 avril 1754. **Jacques le Fèvre de Caumartin**, chanoine régulier de la congrégation de France, ancien sous-prieur de cette communauté, en devint alors prieur commendataire, il est mort au mois de septembre 1719.
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