Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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litt:litt.theophile.b.1854.la_dame_d_heilly1537

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bg [VII. LES ADIEUX DE GEORGES.]
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bg [Bibliographie]
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 ======La dame d'Heilly - 1537====== ======La dame d'Heilly - 1537======
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   * [[psp:anne.depisseleu|Anne de Pisseleu d'Heilly]], la plus célèbre et durable des maîtresses de [[psp:francois.1er|François Ier]] a inspiré bien des rêveries littéraires et/ou pseudo-historiques aux littérateurs des deux derniers siècles. En voici un exemple, produit à ce qu'il semble vers 1853 par un érudit local picard non identifié, de sensibilité clairement romantique.   * [[psp:anne.depisseleu|Anne de Pisseleu d'Heilly]], la plus célèbre et durable des maîtresses de [[psp:francois.1er|François Ier]] a inspiré bien des rêveries littéraires et/ou pseudo-historiques aux littérateurs des deux derniers siècles. En voici un exemple, produit à ce qu'il semble vers 1853 par un érudit local picard non identifié, de sensibilité clairement romantique.
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 =====LA DAME D'HEILLY - 1537===== =====LA DAME D'HEILLY - 1537=====
  
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   * //Il y a, dans notre Picardie, peu de localités qui offrent plus d’intérêt et de souvenirs historiques au chroniqueur que la petite ville de Corbie et ses environs. La collégiale, les vieux murs qui indiquent la place occupée autrefois par le couvent des Bénédictins; plus loin, dans le petit village d'Heilly, le château qui tombe aujourd’hui sous le marteau des démolisseurs, tout vous rappelle des lieux et des noms historiques, qui vous reportent, par la pensée, des temps modernes au moyen-âge et au berceau de notre histoire. Nous avons visité Heilly à une époque où ce château commençait déjà à tomber en ruines; alors, peut-être, une main princière une puissante fortune auraient pu lui rendre son ancienne splendeur. Mais le château d’Heilly était loin de Paris, perdu dans nos campagnes un peu arides, avoisiné, il faut l’avouer, de marais et de hameaux assez peu pittoresques. Les beaux étangs qui ajoutaient à la poésie du site avaient été comblés depuis longtemps. Le siècle devient chaque jour plus positif, la spéculation s’en est emparée, et le château s’en est allé en débris: on en retrouve encore quelques-uns à Amiens: le grand salon a été transporté pièce par pièce dans la salle Saint-Denis (à Amiens) où il a été assez habilement reproduit. Le jardin de la bibliothèque a reçu, il y a quelques années , un groupe remarquable, Angélique et Médor, offert par l’un des derniers propriétaires du château à |**54**| la Société des antiquaires. En parcourant les vastes appartements du château d’Heilly alors déserts, mais encore pleins des traces qu’y ont laissé ses illustres hôtes, en nous promenant dans son parc où l’on admirait quelques arbres presque aussi vieux que les constructions, nous avons pensé à placer à Heilly la scène de cette histoire dont la trame bien légère est toute d’invention. Il n’y a d'historique, dans ce petit roman, que le théâtre ou nous avons placé nos personnages, et les noms de François Ier et de la duchesse d’Étampes.//   * //Il y a, dans notre Picardie, peu de localités qui offrent plus d’intérêt et de souvenirs historiques au chroniqueur que la petite ville de Corbie et ses environs. La collégiale, les vieux murs qui indiquent la place occupée autrefois par le couvent des Bénédictins; plus loin, dans le petit village d'Heilly, le château qui tombe aujourd’hui sous le marteau des démolisseurs, tout vous rappelle des lieux et des noms historiques, qui vous reportent, par la pensée, des temps modernes au moyen-âge et au berceau de notre histoire. Nous avons visité Heilly à une époque où ce château commençait déjà à tomber en ruines; alors, peut-être, une main princière une puissante fortune auraient pu lui rendre son ancienne splendeur. Mais le château d’Heilly était loin de Paris, perdu dans nos campagnes un peu arides, avoisiné, il faut l’avouer, de marais et de hameaux assez peu pittoresques. Les beaux étangs qui ajoutaient à la poésie du site avaient été comblés depuis longtemps. Le siècle devient chaque jour plus positif, la spéculation s’en est emparée, et le château s’en est allé en débris: on en retrouve encore quelques-uns à Amiens: le grand salon a été transporté pièce par pièce dans la salle Saint-Denis (à Amiens) où il a été assez habilement reproduit. Le jardin de la bibliothèque a reçu, il y a quelques années , un groupe remarquable, Angélique et Médor, offert par l’un des derniers propriétaires du château à |**54**| la Société des antiquaires. En parcourant les vastes appartements du château d’Heilly alors déserts, mais encore pleins des traces qu’y ont laissé ses illustres hôtes, en nous promenant dans son parc où l’on admirait quelques arbres presque aussi vieux que les constructions, nous avons pensé à placer à Heilly la scène de cette histoire dont la trame bien légère est toute d’invention. Il n’y a d'historique, dans ce petit roman, que le théâtre ou nous avons placé nos personnages, et les noms de François Ier et de la duchesse d’Étampes.//
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 ====I. CLAIR DE LUNE.==== ====I. CLAIR DE LUNE.====
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     * OSSIAN (//Darthula//), trad. de B. LORMIAN.     * OSSIAN (//Darthula//), trad. de B. LORMIAN.
  
-  * Vers les premiers jours de novembre 1557, trois cavaliers, portés par de vigoureux coursiers, traversèrent la petite ville picarde de Corbie. Après avoir longé les murs qui servaient autrefois d’enceinte aux jardins du couvent des Bénédictins, moins célèbre, mais presque aussi riche que cette abbaye de Saint-Pierre qui joua un rôle si intéressant dans l’histoire du moyen-âge, les voyageurs ralentirent pendant quelques instants leur course rapide, et, quittant la grande route, s’engagèrent dans un chemin de traverse où leurs chevaux trébuchaient à chaque pas. Enveloppés de longs manteaux et coiffés de larges chapeaux rabattus, ils poursuivaient silencieusement leur route, éclairés par le disque scintillant de la lune, dont les pâles rayons se projetaient sur une campagne couverte d’une neige abondante. Si les trois compagnons restaient silencieux, les sujets de réflexion et de contraste ne devaient point manquer à leur imagination. À leur gauche, les tours de la collégiale dominaient les modestes habitations de Corbie, comme autrefois ses moines savants et hardis les humbles villageois des vallées de la Somme. Devant eux, à l’horizon, les gracieuses tourelles du château d’Heilly commençaient à se dessiner. La lumière mystérieuse de la lune faisait miroiter les mille petits canaux des marais qui bordent la route, et montraient à leurs yeux surpris les grands arbres de la forêt tout couverts de neige et semblables à une armée de fantômes immobiles et menaçants. L’heure sonna à l’horloge de la collégiale; il était neuf heures; en cet instant une lumière brilla à la tourelle du château qui regarde la route de Corbie.+  * Vers les premiers jours de novembre 1537, trois cavaliers, portés par de vigoureux coursiers, traversèrent la petite ville picarde de Corbie. Après avoir longé les murs qui servaient autrefois d’enceinte aux jardins du couvent des Bénédictins, moins célèbre, mais presque aussi riche que cette abbaye de Saint-Pierre qui joua un rôle si intéressant dans l’histoire du moyen-âge, les voyageurs ralentirent pendant quelques instants leur course rapide, et, quittant la grande route, s’engagèrent dans un chemin de traverse où leurs chevaux trébuchaient à chaque pas. Enveloppés de longs manteaux et coiffés de larges chapeaux rabattus, ils poursuivaient silencieusement leur route, éclairés par le disque scintillant de la lune, dont les pâles rayons se projetaient sur une campagne couverte d’une neige abondante. Si les trois compagnons restaient silencieux, les sujets de réflexion et de contraste ne devaient point manquer à leur imagination. À leur gauche, les tours de la collégiale dominaient les modestes habitations de Corbie, comme autrefois ses moines savants et hardis les humbles villageois des vallées de la Somme. Devant eux, à l’horizon, les gracieuses tourelles du château d’Heilly commençaient à se dessiner. La lumière mystérieuse de la lune faisait miroiter les mille petits canaux des marais qui bordent la route, et montraient à leurs yeux surpris les grands arbres de la forêt tout couverts de neige et semblables à une armée de fantômes immobiles et menaçants. L’heure sonna à l’horloge de la collégiale; il était neuf heures; en cet instant une lumière brilla à la tourelle du château qui regarde la route de Corbie.
  
   * Celui des voyageurs qui marchait le premier s’arrêta, et dit à ses compagnons: Si nous voulons arriver à Heilly sans éveiller l’attention des habitants du château, il nous faut prendre le sentier qui traverse les marais, et pénétrer dans le parc par la petite porte de l’orangerie.   * Celui des voyageurs qui marchait le premier s’arrêta, et dit à ses compagnons: Si nous voulons arriver à Heilly sans éveiller l’attention des habitants du château, il nous faut prendre le sentier qui traverse les marais, et pénétrer dans le parc par la petite porte de l’orangerie.
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-  * , pp.53-68.+  * Théophile B.[[litt:litt.theophile.b.1854.La dame d'Heilly1537|"Chroniques picardes: La dame d'Heilly - 1537"]], //Bibliothèque picarde// 2 (1853-1854) 53-68.
litt/litt.theophile.b.1854.la_dame_d_heilly1537.1737158556.txt.gz · Dernière modification: 2025/01/18 01:02 de bg