**[[hn:adp.baranton|Auguste Baranton]]** ======Commune d'Abbéville====== * Réédition interrogeable (2024) =====MONOGRAPHIE===== Commune d'[[:abbeville|Abbéville]] Plan de la commune =====Partie géographique===== * La commune d'[[:abbeville|Abbéville]] fait partie du [[:canton.mereville|canton de Méréville]] de l'[[:arrondissement.etampes|arrondissement d'Étampes]] et du département de [[:seine.et.oise|Seine-et-Oise]]. Elle est située au sud du département et est limitrophe de celui du Loiret. * Elle est limitée au nord par les communes de [[:fontaine|Fontaine-la-Rivière]], [[:marolles.en.b|Marolles-en-Beauce]] et [[:bois.herpin|Bois-Herpin]], à l'est et au sud-est par la commune de [[:roinvilliers|Roinvilliers]], au sud par les communes de Rouvres et de Sermaises du Loiret, à l'ouest par la commune d'[[:arrancourt|Arrancourt]], au nord-ouest par celle de [[:st.cyr.la.r|Saint-Cyr-la-Rivière]]. * Sa population, d'après le recensement de 1896, est de 244 habitants. * Elle a une étendue territoriale de 1504 hectares. * Son altitude maximum à l'est est de 145 m, au sud de 124 m, et dans la vallée de 90 m. * Le sol est de nature argilo-calcaire; à l'est virgule le terrain est plus argileux et profond, au sud et au bord des pentes, le calcaire domine; le sol peu profond et couvert de pierres. Les champs de cette nature portent le nom de grouettes. Le sol de la vallée est marécageux; on y rencontre de la tourbe qui n'est pas exploitée. * Le climat de la commune est à peu près celui du bassin de Paris. * Le relief du sol est constitué par le plateau du [[:gatinais|Gâtinais]], prolongement de celui de [[:beauce|Beauce]], creusé par la vallée très étroite de l'[[hydrographie:eclimont|Éclimont]]. * La commune est arrosée par une seule rivière non navigable, l'[[hydrographie:eclimont|Éclimont]], qui prend naissance par deux sources importantes: la Grande Fontaine et le Godet. De nombreux ruisselets y apportent les eaux des nombreuses sources de la commune. L'[[hydrographie:eclimont|Éclimont]], affluent de la [[hydrographie:juine|Juine]], forme près de sa source, l'étang de Fontenette, et après avoir donné la force motrice au moulin de Fontenette, coule rapidement jusqu'en face de la ferme de Jouannet, et à partir de ce point, sert de limite à la commune. * La route d'Étampes à Pithiviers, chemin de grande communication n° 69 traverse la commune; celle de la Forêt-Sainte-Croix à Audeville; c'est-à-dire que chemin de grande communication n°143, lui sert de limite au nord-est. 13 km de chemins vicinaux réunissent le chef-lieu avec ses différents hameaux: [[:abbeville:boischambeau|Boischambeau]], [[:abbeville:fontenette|Fontenette]], et les communes avoisinantes. De nombreux chemins ruraux, qui sont pour la plupart d'anciens chemins vicinaux ou même de grandes routes, comme l'ancien grand chemin d'Étampes à Pithiviers, le chemin des Meuniers, le chemin de Corbeil, servent à l'exploitation des terres ou réunissent les écarts ([[:abbeville:quincampoix|Quincampoix]], [[:abbeville:orme|l'Orme]], [[:abbeville:beauvoir|Beauvoir]], [[:abbeville:lacave|La Cave]], [[:abbeville:lhopital|l'Hôpital]], [[:abbeville:cottinville|Cottinville]]) au chef-lieu. * Point de vue des chemins de fer, la commune est complètement déshéritée. La gare la plus proche, celle d'[[:etampes|Étampes]], se trouve à 12 km. * Aucune différence appréciable n'est annotée au point de vue de la flore avec celle du bassin de Paris. La faune est plus remarquable; le territoire contient en plaine de nombreux gibiers: alouettes, perdreaux, lièvres et lapins; On va aller, les oiseaux aquatiques; les pentes et les bois sont le repaire de nombreux animaux nuisibles: belettes, fouines, putois, martres, blaireaux et renard qui font subir de nombreuses pertes aux cultivateurs. Les oiseaux de passage: canard, oies, cygnes, grues, pluviers, y séjournent pendant la mauvaise saison. Au moment des semailles, les corbeaux par bandes innombrables causent des dommages incalculables. * Offre deux aspects distincts, suivant les deux régions principales de la commune. À l’est de la route des tempes, ce sont de grandes exploitations agricoles; à l'ouest de la route virgule la propriété est très morcelée, les cultivateurs y exploitent de nombreuses petites pièces, qu'ils devraient échanger ou réunir. * C'est un pays essentiellement agricole, on y cultive surtout les céréales, la betterave à sucre et la betterave fourragère, le sainfoin y réussit à merveille, puis viennent les pommes de terre, la luzerne etc. La vigne était cultivée autrefois en grand, mais depuis la fréquence des maladies: oïdium, mildero, les cultivateurs se sont découragés, ils ont arraché leurs vignes, qui ne couvrent plus qu'une surface de 1 ha. Il y a aujourd'hui une tendance manifeste à replanter des cépages américains. Les jardins contiennent de nombreux arbres fruitiers, et les routes sont bordées de poiriers et pommiers à cidre. * Une partie des pentes, couverte de gros blocs de grès d'aspect pittoresque, et des prés, est plantée en bois taillis: aulnes, coudriers, chênes, charmes, et en futaies d'arbres résineux: pins, sapins. * Les pâturages pour moutons tendent à remplacer les bois sur les pentes. * La rivière baigne des prairies naturelles, malheureusement mal entretenues, qui donnerait avec un peu de soin et de méthode, un rendement très rémunérateur. * Le bétail est représenté par les moutons, dont l'élevage compte une grande extension, et par les vaches qui sont soumises au régime de la stabulation. Il y a environ 90 chevaux, 260 vaches, 3000 moutons; Chaque exploitation élève de nombreuses volailles dont les produits trouvent un écoulement facile sur le marché d'[[:etampes|Étampes]]. * Les insectes vraiment nuisibles que l'on peut mentionner sont les hannetons, qui, sous la forme de vers blancs, ont compromis à plusieurs reprises de la récolte des céréales. * Les abeilles sont l'objet d'une culture importante; on trouve sur le territoire environ 500 ruches. * L'industrie n'est représentée que par des carrières peu importantes de sable et de pierre à bâtir virgule et par deux moulins à farine, celui de Fontenette et celui de la Planche, ce dernier actuellement inexploité. * Le commerce a exclusivement pour objet les transactions sur produits agricoles. Il se fait surtout sur le marché d'[[:etampes|Étampes]] et, mais en moindre importance, sur les marchés de [[:mereville|Méréville]] et de Sermaises. =====Partie historique===== * Le nom de la commune //[[:abbeville|Abbéville]]// vient de //Abattisvilla// qui s'est écrit au XIIe siècle //Abbavilla//, qui signifie littéralement //villa de l'abbé//. Le pays actuel a dû son origine à cette abbaye dont malheureusement il ne reste aucune trace. * À la situation de la vallée bien arrosée virgule au milieu du plateau de gâtine très boisé, a attiré certainement à l'origine une nombreuse population, vivant dans les grottes de grès existantes encore aujourd'hui. De nombreux objets, haches en pierre, pointes de silex, trouvés dans ces retraites et dans les murgers témoignent que la vallée a été habitée à cette époque point la nature de la Pierre des objets est curieuse à noter: certains sont en jade, en granite vert ou en pierres siliceuses; ils sont pour la plupart d'un poli remarquable. Des polissoirs existent encore à mi-côte. * Les murs gelés, amas de pierre, se trouve en grande quantité au bord des pentes; des tumulus de terre et de pierres se rencontrent également. Toutes ces sépultures sont faites dans la direction du Levant. * L'époque gauloise à laissé peu de vestiges; on remarque seulement du côté de [[:abbeville:fontenette|Fontenette]], sur le bord du plateau, des espaces presque circulaires bien nivelés qui ont dû servir d'emplacement aux huttes. * Il ne reste rien de l'époque gallo-romaine. * À l'époque mérovingienne le pays a dû être important. À [[:abbeville:boischambaud|Boischambaud]], on a trouvé un vase contenant des pièces de monnaie d'argent et de bronze du règne de Childéric. Ces pièces ont été acquises par le musée d'Étampes. Au-dessus du vallon de l'Hôpital, on remarque une ligne continue de buttes de terre se dirigeant dans la direction de [[:abbeville:lorme|l'Orme]]; plusieurs de ces huttes ont été fouillées, on y a trouvé des pierres plates en recouvrant d'autres placées sur champ, et au milieu de la terre qui s'y trouvait, on a recueilli des fers de lance, des haches et des bracelets de fer. * Au Moyen Âge, La paroisse faisait partie du [[:gatinais|Gâtinais]] et devait être assez importante, car l'[[:culte:st.julien.abbeville|église]] paraît être du XIe siècle. Le pays était alors couvert de châteaux-forts, la plupart aujourd'hui disparus; une commanderie de l'ordre de l'hôpital y était fondée point une charte du XIIIe siècle fait mention de l'abbaye d'Abbavilla. * Il faut arriver aux temps modernes pour avoir des documents plus importants. * Au XVIe siècle, la paroisse Saint-Julien d'[[:abbeville|Abbéville]] faisait partie du bailliage d'Étampes; au point de vue ecclésiastique, elle dépendait de l'[[:archeveche.sens|archevêché de Sens.]] Elle était partagée entre les seigneuries de [[:abbeville:javersy|Javersy]], de la [[:abbeville:grandcour|Grand'Cour]], d'[[:abbeville|Abbéville]], de [[:abbeville:cottinville|Cottinville]], de [[:abbeville:tourneville|Tourneville]], de [[:abbeville:boischambeau|Boischambeau]], de [[:abbeville:quincampoix|Quincampoix]], et les fiefs ecclésiastiques de [[:abbeville:fontenette|Fontenette]] et de [[:abbeville:lhopital|l'Hôpital]]. * Les familles nobles dont on retrouve les noms sont celles des de Vion , de Tourneville, de Viart, de Vidal. La pierre tombale d'un sire de Tourneville, écuyer du roi au XVIIe siècle, représentait revêtu de son armure près de sa femme virgule se trouve encore dans l'église. * Le pays eut fort à souffrir des guerres religieuses et de la Fronde. * Le village s'étendait très loin au sud de [[:abbeville:fontenette|Fontenette]], car les cultivateurs trouvent aujourd'hui avec la charrue des pierres de foyer, des pièces de monnaie de cette époque. Un combat a dû se livrer près de là, car un lieu-dit du pays est dénommé le Champ des Morts. * Les famines des règnes de Louis XIV et de Louis XV ont dû décimer la population, car un essai de recensement de 1763 indique que la paroi se contient 49 feux. * En 1787 la paroisse, au moment de l'essai d'administration communale tenté par Necker, avait la même étendue territoriale qu'aujourd'hui. La population était de 296 habitants. Un syndic, Mr Baudet, administrait la paroisse avec l'aide d'un conseil de notables. * Les seigneuries d'[[:abbeville|Abbéville]], de [[:abbeville:cottinville|Cottinville]], château-fort devenu ferme, de [[:abbeville:tourneville|Tourneville]] et de [[:abbeville:javersy|Javersy]], toutes deux en ruine, étaient passées aux mains du seigneur de Saint-Cyr, époux de l'héritière des de Vion. La seigneurie de la Grand'Cour appartenait encore aux de Vidal; celle de [[:abbeville:boischambaud|Boischambaud]] et de [[:abbeville:quincampoix|Quincampoix, ]]tenant 1200 arpents de terre, étaient possédées par le sire de Viart. Le fief ecclésiastique de [[:abbeville:fontenette|Fontenette]] n'existait plus, son domaine avait été morcelé. La commanderie de [[:abbeville:lhopital|l'Hôpital]], appartenant à l'ordre de Malte, était devenue ferme, avec une étendue de terrain de 300 arpents. * Le prince de Valori possédait sur [[:abbeville|Abbéville]] 50 arpents de terre. * La fabrique était alors très riche; en dehors du presbytère, de la grange de la dîme, elle possédait 2 maisons, 90 arpents de terre et vignes, dont 42 sur [[:arrancourt|Arrancourt]], bien propre de la [[culte:ste.marguerite.abbeville|chapelle Ste Marguerite de Fontenette]]. * Voilà quel était l'état de la paroisse à la veille de la Révolution. * Les élections des délégués à l'assemblée du [[bailliage.etampes|baillage d'Étampes]] se firent au milieu d'un calme complet: les sieurs baudets et Favier furent élus. Les cahiers de la paroisse d'[[:abbeville|Abbéville]] n'offrent rien de bien remarquable. * En 1791, le territoire de la paroisse Saint Julien forma la commune actuelle. * Le registre de la commune pendant la Révolution a malheureusement disparu. * Les seuls documents que l'on est sur cette époque, en dehors des actes de l'état civil, sont les actes de vente des biens nationaux; en 1793, le presbytère, les biens de la fabrique et la ferme de [[:abbeville:lhopital|l'Hôpital]], furent vendus à ce titre. En l'an IV, on vendit également les biens du prince de Valori, émigré. * La période napoléonienne n'offre aucun fait saillant. Il est à noter seulement le rachat du presbytère actuel aux héritiers de l'ancien curé qui en était devenu possesseur, et l'érection de la commune en chef-lieu de perception. Elle faisait alors partie du [[:canton.saclas|canton de Saclas]], depuis supprimé. * Un recensement de 1817 porte que la commune avait une population de 320 habitants. * Jusqu'en 1848 virgule il n'y eut pas de mairie; les archives étaient conservées chez le maire et avec peu de soin, car le plus ancien registre du Conseil municipal porte la date de 1833. * La commune avait alors des chemins affreux, très étroits, serpentant à mi-côte, avec des pentes raides; il est vrai qu'il y avait peu de voitures. Le hameau de [[:abbeville:fontenette|Fontenette]] était si déshérité à cet égard, que dans la mauvaise saison les habitants étaient obligés de passer par [[:arrancourt|Arrancourt]] pour entendre le service divin. Le chemin d'Arrancourt à Fontenette porte encore le nom de chemin de la Messe. * À partir de 1847, l'administration communale firent faire de grands progrès: une mairie et une école furent construites; de bons chemins vicinaux remplacèrent les affreux sentiers d'autrefois. L'aspect du village changea: les anciennes maisons couvertes en chaume, construites dans des bas-fonds, furent remplacés par des maisons plus confortables couvertes en tuiles. La population atteignit plus de quatre cents habitants. * Malheureusement, depuis 1863, la décadence a succédé à la prospérité d'un demi-siècle. Le mouvement d'attraction vers les villes fit partir la jeunesse sans esprit de retour. Les parents morts, leur maison furent abandonnées et tombèrent en ruine. De sorte que hameau de Fontenay, encore aujourd'hui, l'aspect du pays étonne l'étranger, séduit par le pittoresque de la vallée. On ne voit que pans de muraille, pignon branlants, amas de pierres d'où émergent les poutres. Il semble que la guerre ait passé par là. * Les épidémies sur le bétail, la grande gelée de 1879 qui a détruit des arbres fruitiers centenaires, l'arrachage des vignes, l'avilissement du prix du blé, ont porté le dernier coup à la commune qui voit à chaque recensement sa population diminuer sensiblement. * Dans un siècle, le mouvement de concentration des terres qui se produit à l'heure actuelle, fera que le que la commune ne se composera plus que de quelques fermes, éparpillées sur son grand territoire. * Pourtant l'instruction s'est développée, les cultivateurs ont abandonné la routine, les méthodes culturales nouvelles ont été appliquées, le rendement moyen du blé a monté à 30 hectolitres et l'élevage du bétail a pris une grande extension. * On a essayé de donner l'idée de la solidarité aux paysans en créant des assurances mutuelles sur la mortalité du bétail, un syndicat agricole. Mais le sentiment de méfiance et d'égoïsme, malheureusement inné chez le paysan beauceron, a mis obstacle à la réalisation de ces idées généreuses. * Une subdivision de sapeurs-pompiers a pourtant été créée en 1896, avec son complément indispensable d'une société de secours mutuel; mais l'avenir seul dira si cette institution a des chances de durée. * Un moment, ceux qui s'intéressent au développement de la commune d'[[:abbeville|Abbéville]], ont eu la joie, de trop courte durée, d'espérer le passage sur son territoire de la ligne du chemin de fer devant relier Pithiviers à Étampes. Le projet initial indiquait la vallée de l'Éclimont comme trajet le plus court et le plus économique. Mais l'opposition des communes de [[:mereville|Méréville]] et de [[:saclas|Saclas]] a fait dévier la direction de la ligne. Et dans quelques années, la ligne venant de Sermaises, fera en demi-cercle pour passer dans ces localités et laissera à son isolement la commune d'[[:abbeville|Abbéville]]. * Les seuls édifices intéressants à signaler sont: l'église, de style roman; la ferme de Cottinville avec une tourelle transformée, on y remarque dans une étable un four énorme; la ferme de l'Hôpital qui conserve comme vestiges de l'ancienne commanderie, un arceau de chapelle, les communs, des statues de saints en bois ornant aujourd'hui les écuries; le moulin de Fontenette avec son étang, qui se trouve dans un site remarquable. Ce qui intéresse surtout l'étranger, c'est la vallée sauvage et pittoresque à la fois. =====Instruction publique===== * Les documents certains font absolument défaut avant l'année 1835 sur l'état de l'enseignement dans la commune, sur les maîtres, les locaux, etc. * Ce n'est que par la tradition qu'on peut savoir ce qui a existé avant cette époque. * La commune d'[[:arrancourt|Arrancourt]] a toujours été réunies pour l'instruction à la commune d'[[:abbeville|Abbéville]]. * Au commencement du siècle, un vieux bâtiment, aujourd'hui disparu, qui ressemblait plus à une étable qu'à une école, en tenait lieu. Lorsque le presbytère fut racheté, on y installa l'école dans une pièce étroite où aurait pu tenir 20 élèves et où on en entassa 50. * En 1839, les élèves apportaient encore leurs chaufferettes à l'école, Le Conseil municipal, saisi de la question, vota l'achat d'un poêle. * La population scolaire augmentant, et la perspective de l'arrivée d'un desservant dans la commune, forcèrent le Conseil municipal à faire construire une maison d'école. En 1848, on se servit des murs de la grange qui servait autrefois à emmagasiner les produits de la dîme virgule pour y aménager l'école et le logement de l'instituteur. La dépense s’éleva à 7000 francs. La classe fut établie sur le sol; puis, comme la route fut exhaussée, elle se trouva en contrebas de celle-ci d'environ 1m50. * Le recrutement des anciens maîtres d'école était défectueux. On a gardé le souvenir de deux de ces anciens maîtres, les sieurs Soret et Imbault, qui joignaient par intermittence à leur profession celle de journalier agricole. Leur salaire était payés le plus souvent en nature, blé, bois et vin. Ils allaient, à certaines époques de l'année, une hotte sur le dos et un panier au bras, solliciter la générosité des habitants. * Il ne devait pas être des plus instruits, car une lettre du maire, datée de 1835, demande à la révocation du maître d'école, vu qu'il ne s'est rien démontré aux élèves, qu'il est trop vieux, et explique que la commune serait heureuse d'avoir un instituteur sortant de l'école normale de Versailles. Il fut fait droit à cette demande en 1838. Depuis cette époque les maîtres ont été vraiment des instituteurs. * Un mobilier communal à l'usage de l'instituteur a été acheté et entretenu par la commune jusqu'à nos jours. * Le traitement des maîtres avariés avec tendance à l'augmentation depuis 1838 jusqu'à notre époque. En 1844, l'instituteur recevait du fait de la rétribution scolaire ,300 francs; en 1850 virgule avec le traitement légal, 400 francs; en 1851,600 francs en 1864, 1300 francs; en 1881, avec le supplément actuel de 400 francs, 2000 francs. * L'instituteur a été jusqu'en 1881, chantre et organiste à l'église. Le secrétariat de mairie qui produisait 50 francs en 1855, dont 20 francs retenus par le maire virgule a successivement produit 100 francs, 150 francs et enfin 200 francs. * La population scolaire a varié considérablement: elle était de 50 élèves en 1845, de 35 élèves en 1848, en 1856 de 108 élèves, en 1861 de 82, en 1870 de 40, en 1883 de 30, en 1893 de 50 et enfin en 1899 de 36 élèves. * Tableau des instituteurs ^^^^ | |Entrée|Sortie| |Fritheau|1838|vers 1847| |Réty|vers 1848|1855| |Martin Jules|1855|1868| |Laville|1868|1872| |Martin Jules|24 décembre 1872|octobre 1892| |Mennesson|octobre 1892|1er mai 1893| |Rosel|1er mai 1893| | * Voici quel est l'état actuel de la classe: elle est presque carrée, 8 m environ en tous sens. Elle est suffisante aujourd'hui pour les 36 élèves des 2 sexes qui la fréquente, mais elle a dû être trop petite lorsque l'effectif comptait 108 élèves. Son aspect est assez gai; la peinture à l'huile des murs a remplacé l'affreux badigeonnage à la chaux; le plafond, blanchi, et malheureusement formé d'énormes poutres apparentes. Sur chaque façade, 2 fenêtres moyennes lui donnent insuffisamment la lumière. Sa situation en contrebas de la route la rend très humide. Le mobilier datant de 1848A été remplacé en 1897-98. Les tables à deux places, très confortables, remplacent les affreuses tables crevassées, incommodes, de 3 m de long. La cour est trop petite virgule la place est obligée de servir de cours de récréation aux élèves garçons. Les cabinets d'aisance sont mal placés, incommodes et insuffisants. * L'organisation pédagogique de l'école mixte d'[[:abbeville|Abbéville]] et celle qui a été rédigée par Mr Cazes, inspecteur d'académie. * Malgré son nombre d'élèves peu élevés, l'école s'est maintenue à un niveau moyen. * Dans les examens des 6 dernières années, 16 élèves ont obtenu le certificat d'études, 1 a été reconnu admissible aux bourses nationales. * Les cours d'adultes ouverts depuis 30 ans, ont lieu chaque hiver. Un auditoire de 10 élèves masculins y vient pendant 3 mois de l'année. * Pour intéresser à l'école le plus possible de personnes dans la commune, quelques conférences avec projection ayant lieu chaque hiver, et attirent presque toute la population adulte autour du conférencier. * Le peu d'élèves de l'école a empêché la formation d'autres œuvres postscolaires; mais la société scolaire de secours mutuel de l'[[:arrondissement.etampes|arrondissement d'Étampes]] y a des adhérents. * En résumé, dans un pays dont la prospérité va en décroissant, si l'école est comme on l'assure l'outil qui donne aux jeunes générations virgule le moyen de faire plus et mieux que leurs aînés, si elle parvient à leur donner l'idée de ne jamais quitter le solde natal, les instituteurs qui se sont succédé depuis 1838, auront rendu un réel service à la commune d'[[:abbeville|Abbéville]]. * Fait à Abbéville, le 24 septembre 1899 * par l'instituteur soussigné * L. Rozet