Joseph Depoin (1853-1924)

Vous êtes prié d'assister aux convoi, service et inhumation de Louis-Joseph Depoin, correspondant du ministère de l'instruction publique, président honoraire de l'institut sténographique de France, président de la Société de graphologie, secrétaire général de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, membre de la Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise et de la Commission d'études sur la Révolution française, ancien sténographe de la Chambre des députés et du Sénat, du Parlement du Grand Duché du Luxembourg, du Conseil général de la Seine et du Conseil municipal de Paris, officier de l'Instruction publique, décédé le 6 Novembre 1924, dans sa 72e armée, muni des sacrements de l'Église; qui se feront le mercredi 12 novembre, à 10 h. ½ précises, en l'église Saint-Maclou de Pontoise, sa paroisse.

De Profundis!

On se réunira à l'église.

De la part de: Madame veuve Ernest Maitre, sa tante; des familles Écorcheville, Le Roy, Valadon, de Monsieur et Madame Fouquier, Madame Veuve Huguet, Monsieur et Madame Maurice Boisselier et leurs enfants, de Messieurs Henri Lebas et Ernest Mallet; de ses nombreux amis et de tous ses collègues des sociétés savantes dont il était membre.

Joseph Depoin était né à Pontoise le 17 janvier 1853, dans la maison de son père, qu'il a conservée jusqu'à sa mort, et qu'il a léguée à la Société historique de Pontoise et du Vexin. C'est en 1877 qu'il avait fondé, avec son cousin Séré-Depoin, cette société, l'une des premières de la grande banlieue parisienne. Il en fut, dès le début, le secrétaire général, et il le resta jusqu'à sa mort. Pendant ces quarante-trois années, il a publié, tant dans les Mémoires de la Société que dans les Bulletins de notre Commission, des études du plus haut intérêt. Avec la collaboration de notre regretté confrère Dutilleux, il a écrit l'histoire de l'abbaye de Maubuisson, et il a publié de nombreuses études aussi intéressantes que variées concernant l'histoire de Pontoise, l'inventaire des objets d'art que renferment ses édifices civils et religieux, ainsi que ses environs Argenteuil, Auvers, Osny, l'abbaye d'Hériyaux, etc. La précision que cet érudit consciencieux apportait à ses recherches fait honneur à notre Commission. Vous vous souvenez quelle part active notre collègue avait prise à l'organisation de la conférence des Sociétés Savantes du département qui se réunit, en 1904, à Pontoise, et combien nous avons regretté son absence pendant cette conférence, ses occupations de sténographe le retenant au Parlement du grand-duché de Luxembourg.

En, 1891, notre regretté collègue Perrier du Carne avait rédigé la table des dix premières années de nos comptes rendus. Dix ans après, Joseph Depoin s'offrit a utiliser ses loisirs pour continuer cette table, et je le vois encore, à Luxembourg, dans la chambre de l'hôtel Brasseur qui lui était réservée, s'occuper activement à ce |*131*| travail auquel une suite a été donnée, la Commission ayant, dans sa dernière séance, chargé un de nos collègues, M. Poncelet, de rédiger la table des vingt dernières années.

À la fin d'octobre dernier, dans une visite. que je faisais à notre ami, il me parlait des travaux de la Société du Vexin et de notre Commission, les deux œuvres auxquelles il s'était consacré tout entier j'ai dû lui résumer les travaux qui avaient été communiqués à la séance d'octobre. Le mal qui devait l'emporter avait fait de rapides progrès mais, tout en se tenant la tête pour chercher à calmer ses douleurs, il m'écoutait attentivement et cherchait à suivre la physionomie de la séance. J'étais loin de m'attendre à ce que la poignée de mains que je lui donnai alors fût la dernière.

Les nombreuses études relatives à la sténographie et à la graphologie que Joseph Depoin a publiées comme président de l'Institut sténographique et de la Société de Graphologie sortiraient de notre cadre et c'est simplement à titre documentaire que je les signale ici.

Joseph Depoin est mort le 6 novembre 1924, laissant de nombreux legs à sa ville natale, et sa perte a été vivement ressentie tant parmi ses concitoyens que parmi les érudits.

Edg. Mareuse.