Pour juger de l'administration de Jeanne la Pastée, le XVIIIe siècle possédait un document précieux, aujourd'hui perdu: c'était le vieux compte étudié par Lebeuf; il comprenait 46 feuillets, où étaient énumérées toutes les ressources et toutes les charges de l'abbaye. Ce manuscrit n'a pas été catalogué dans le grand travail fait en 1788, sur les archives du monastère, bien qu'il existât certainement alors. Sa perte est d'autant plus regrettable qu'il nous eût fait connaître le nombre et les noms de toutes nos Bénédictines, et nous eût révélé exactement l'état de l'observance à cette époque reculée. Mais du gouvernement même de Jeanne la Pastée, il nous eut appris fort peu de chose, car celui-ci fut tout à fait éphémère, n'ayant duré que quelques mois à peine. Élue à la fin de 1406, Jeanne n'était plus abbesse au milieu de 1407; elle mourut sans que son nom et son administration laissassent une trace quelconque dans les annales de la communauté
1).