Berthe de Béhague marquise de Ganay (1868-1940)

Châtelaine de Courances

Fondatrice de l'Hôpital Auxilaire n°53

Marie-Julie-Pamphile-Berthe de Béhague, née à Paris (VIIe) le 1er juin 1868, était la fille aînée du comte Octave de Béhague (1826-1879) et de Fanny-Laure de Haber (1843-1885), cette dernière fille du baron Samuel de Haber (1812-1892) et remariée à James de Kerjégu (1846-1908).

Elle avait pour sœur cadette Martine de Behague (1870-1939), morte sans postérité, et pour demi-sœur Françoise de Kerjegu marquise de La Ferronnays (1185-1958).

Elle épousa à Paris, le le 3 octobre 1887, Charles-Anne-Jean marquis de Ganay (1861-1948), officier de cavalerie, vice-président du Conseil général de Seine-et-Oise et président de la Société d'Encouragement.

Elle tint résidence tantôt à Paris 8 avenue de l'Alma (aujourd'hui avenue Georges-V), actuel siège de l'Assemblée permanente des chambres d'agricultures, tantôt en son château de Courances en actuelle Essonne.

Elle est morte à Paris XVIe arrondissement le 23 octobre 1940 à l'âge de 53 ans.

La marquise de Ganay reste connue comme salonnière, mécène, philanthrope et paysagiste française.

Elle tint à Paris un salon en vue réunissant artistes, hommes de lettres, politiciens et diplomates.

En matière artistique, en relation avec nombre de conservateurs de musées et d'historiens d'art, ainsi que d'artistes de son temps, elle s'intéressait particulièrement au XVIIIe siècle et elle présida le Cercle Ronsard.

Membre de l'Office central des œuvres de bienfaisance et de la Société philanthropique, active également dans le cadre de la Croix-Rouge, elle fonda en février 1914, avec Renée de Montmort, l'Association des infirmières visiteuses de France, puis l'établissement qui devint plus tard l'École du Comité national de la tuberculose.

Durant la Première Guerre mondiale, elle se consacra à l'aide aux femmes de soldats mobilisés contraintes de travailler dans les usines. Elle ouvrit à Courances, dans les anciennes écuries de son château, un hôpital auxiliaire connu sous le nom d'Hôpital Auxiliaire n°53. Elle aida aussi à la création de plusieurs dispensaires antituberculeux.

Membre de la Société nationale d'acclimatation de France, elle fit œuvre aussi de paysagiste en son château de Courances en collaboration avec Achille Duchêne. En s'appuyant sur des gravures et des plans anciens, elle fit restaurer le parc dans son état d'origine. Elle y créa le Bassin du Fer-à-Cheval et la Fontaine d'Aréthuse, surmontée d'une nymphe sculptée par Claude Poirier pour le parc de Marly en 1711. En 1930, Elle y créa enfin en 1930 un un jardin anglo-japonais.

Le rosiériste Pierre Guillot lui dédia en 1909 une rose hybride de thé de couleur rose, baptisée Marquise de Ganay.

Portrait photographique — Années 1880.

La rose Marquise de Ganay — Journal des Roses (mars 1910).

Carte de vendeuse de charité — Non datée (probablement après 1918)

Gérard Rousset-Charny, Les palais parisiens de la Belle Époque, Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1990.

Jean-Pierre Babelon, Mic Chamblas-Ploton et Jean-Baptiste Leroux, Jardins à la française, Imprimerie nationale, Paris, 1999.

Myriam Chimènes, Mécènes et musiciens: du salon au concert à Paris sous la IIIe République, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2004.

Marc Gaillard, Paris à la Belle Époque au temps de Proust, Étrépilly, Presses du village, 2003.

Nathalie Ferrand, Créateurs de roses à la conquête des marchés (1820-1939), Presses universitaires de Grenoble (coll. “La Pierre et l'Écrit”), 2015

Jean-David Jumeau-Lafond, Martine de Béhague. Une esthète à la Belle Époque, Paris, Flammarion, 2022.

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