Corpus Essonnien

Histoire et patrimoine du département de l'Essonne

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Alphonse Chodron de Courcel (1835-1919)

Famille

  • Alphonse Chodron de Courcel, né le 30 juillet 1835 à Paris, 11e ancien arrondissement, était le fils de Louis-Jules Chodron de Courcel (1804-1870), secrétaire d'ambassade, et de Madeleine-Catherine-Joséphine-Henriette Boulay de la Meurthe (1809-1884), tous deux mariés enle 2 août 1834 à Paris, église Saint-Sulpice.
  • Il avait pour frères
    • Valentin Chodron de Courcel (né en 1838)
    • Georges Chodron de Courcel (1840-1904)
  • Il se maria le 3 décembre 1866 à Paris 6e avec Marie-Élisabeth Texier (1847-)
  • De cette union naquit:
    • Louis-Robert de Courcel (1868-1874)
    • Louise-Valentine-Marie-Claude Chodron de Courcel (1872-1876)
    • Louise-Juliette-Henriette-Marie-Alphonse (dite Louise ou Louise Juliette) Chodron de Courcel (1870-1926), mariée le 4 juillet 1896 à Paris 7e avec Auguste-Edmond-Marie-Xavier (dit Xavier) Baudon de Mony.
    • Louis-Alphonse (dit Louis) Chodron de Courcel (1874-1962), marié le 17 juillet 1907 à Orchaise (Loir-et-Cher) avec Alice-Marie-Claire Lambert-Benopit-Champy.
    • Louise-Françoise-Élisabeth (dite Élisabeth) Chodron de Courcel (1876-1965)
    • Louise-Marie-Henriette Chodron de Courcel ((1878-1965)
    • Louis-Charles-Jules-Marie (dit Louis-Jules ou bien Alphonse) Chodron de Courcel (1886-1891)
  • Il mourut à Paris 15e arrondissement le 16 juin 1919 âgé de 83 ans.

Carrière

  • En 1852, un décret de Napoléon III permet à Louis-Jules Chodron (1804-1870) secrétaire de légation et ses enfants d'adjoindre à leur nom le nom de Courcel pour devenir “Chodron-Courcel”.
  • Licence de droit à Paris.
  • Doctorat en droit à Bonn. Séjours aux universités de Berlin et de Munich.
  • Attaché d'ambassade en 1859, à Bruxelles.
  • Propriétaire du château d'Athis (1870-1919).
  • Le nom “Chodron-Courcel” est transformé en “Chodron de Courcel” par décret du 1er octobre 1866.
  • Créé par lettres patentes du 6 mars 1867 baron héréditaire de Courcel (c'est-à-dire de Port-Courcel à Vigneux.
  • Ministre plénipotentiaire, ambassadeur de France auprès de l'Empereur d'Allemagne (1881-1886).
  • Sénateur de Seine-et-Oise (1892-1919).
  • Représentant de la France à la Conférence africaine de Berlin (1884-1885).
  • Ambassadeur à Londres (1894-1898).
  • Président du Conseil d'administration du chemin de fer Paris-Orléans (1891-1919).
  • Administrateur de la Compagnie du Canal de Suez.
  • Membre de l'Académie des sciences morales et politiques.
  • Président de la Société d'histoire diplomatique, de la Société d'histoire contemporaine et de la Société d'Histoire de France.

Distinctions

  • Docteur honoris causa de l'université de Cambridge
  • Chevalier de la Légion d'honneur‎ (1864)
  • Officier de la Légion d'honneur (1877)
  • Commandeur de la Légion d'honneur (1880)
  • Grand-officier de la Légion d'honneur (1888)
  • Grand-croix de la Légion d'honneur‎ (1896)

Publications

Publications savantes

  • Alphonse Chodron de Courcel, Du contrat de mariage (in-8°, 44 p., thèse soutenue à Paris le 4 mai 1859 pour l'obtention de la licence de droit), Paris, C. de Mourgues, 1859.
  • Alphonse Chodron de Courcel, De mutatione libertatis germanicae quoad fundandam principum superioritatem in territoriis regni teutonici dissertatio (in-8°, LXXV p.), Bonn, C. Georgi, 1858.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Société d'histoire diplomatique. Notice sur M. le duc de Broglie, lue dans l'assemblée générale du 7 juin 1901, par M. le Baron de Courcel (in-8°, 15 p.), Paris, Plon-Nourrit, 1901.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Notice sur la vie et les travaux de M. Louis Buffet par M. le Baron de Courcel (in-16, 158 p., portrait), Paris, P. Renouard, 1902.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Notice sur la vie et les travaux de M. Louis Buffet, lue dans les séances des 4, 11 et 18 janvier 1902 par M. le Baron de Courcel (in-4°, 93 p., Il s'agit d'une séance de l'Académie des sciences morales et politiques), Paris, Firmin Didot et Cie (“Institut” 1902/1), 1902.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Allocution prononcée, le 7 juin 1907, devant l'Assemblée générale de la Société d'histoire diplomatique, par M. le Baron de Courcel, président de la Société (in-8°, 9 p.), Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1907.
  • Alphonse Chodron de Courcel, “Préface”, in Eugène de Guichen, Pierre le Grand et le premier traité franco-russe (1682 à 1717) (in-16, VIII+299 p.), Paris, Perrin, 1908.

Autres publications

  • Alphonse Chodron de Courcel (rédacteur de 1889/1890 à 1894, puis en 1904), Rapports sur les travaux de la Commission des archives diplomatiques pendant les années …, périodique publié à Paris par le Ministères des Affaires étrangères.
  • Alphonse Chodron de Courcel (Ministère des Affaires étrangères), Rapport par M. le Baron de Courcel (in-4°, 7 p., rapport approuvant l'arrangement conclu à Berlin pour la délimitation des colonies du Congo français et du Cameroun et des sphères d'influence française et allemande dans la région du lac Tchad, 17 juillet 1894), Paris, P. Mouillot (“Sénat. Session 1894” 184), 1894.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Rapport, par M. le Bon de Courcel (in-4°, 38 p., rapport sur l'organisation des troupes coloniales, 29 mai 1900), Paris, P. Mouillot (“Sénat. Session 1900” 188), 1900.
  • Alphonse Chodron de Courcel, L'Institut des frères des écoles chrétiennes en 1902. Rapport de M. le baron de Courcel à l'Assemblée générale de l'œuvre de Saint-Jean-Baptiste de La Salle, séance du 13 mars 1902 (in-16, 20 p.), Versailles, H. Lebon, 1902.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Rapport (in-4°, 4 p., rapport fait au Sénat sur l'augmentation du nombre des décorations accordées aux armées de terre et de mer), Paris, P. Mouillot (“Sénat. Session de 1902” 281), 1902.
  • Alphonse Chodron de Courcel (directeur de publication de 1903 à 1906), Bulletin du Comice agricole de Seine-et-Oise, imprimé à Versailles par Crété.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Rapport fait au nom de la commission, chargée d'examiner le projet de loi, adopté par la chambre des députés, portant approbation de la convention conclue le 13 février 1904 entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de S. M. le roi de Siam, par M. le baron de Courcel (in-4°, 5 p.), Paris, P. Mouillot (“Sénat. Session extraordinaire de 1904” 317), 1904.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Rapport fait au nom de la commission chargée d'examiner le projet de loi, adopté par la chambre des députés, portant approbation d'une convention concernant Terre-Neuve et l'Afrique occidentale et centrale, par M. le baron de Courcel (in-4°, 8 p.), Paris, P. Mouillot “Sénat. Session extraordinaire de 1904” 316), 1904.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Discours prononcé à l'assemblée générale de la Société de l'histoire de France, le 7 mai 1907, par le Bon de Courcel (extrait de l'Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, in-8°, 14 p.), Nogent-le-Rotrou, Daupeley-Gouverneur, 1907.
  • Alphonse Chodron de Courcel, Discours de M. le Baron de Courcel (in-16, 15 p., rapport sur la mutualité), Paris, P. Feron-Vrau, 1908.
  • Alphonse Chodron de Courcel, "Discours prononcé par le baron de Courcel le 24 mars 1909", in Paul Deschanel, Paul Doumer, Eugène Étienne, Georges Lebon, Victor Bérard, Robert de Caix de Saint-Amour, Michel Revon, Jean Rodes, et Alphonse-Marie-Ferdinand Rouire, Les questions actuelles de politique étrangère en Asie. Conférences organisées à la Société des anciens élèves de l'École libre des sciences politiques (18 cm, 264 p., cartes), Paris, Ferdinand Alcan, 1910, pp. 87-112.

Documents

  • Mariage à Paris 6e en 1866 — AD75 V4E/712.

  • Décès à Paris 15e en 1919 — AD75 15D/282.

Archives

Archives nationales

Bibliographie

  • Jean Jolly (dir.), “Alphonse Chodron de Courcel”, in Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940) (8 volumes), Paris, PUF, 1960-1977.
    • **Texte mis en ligne par le Sénat sur son site officiel:
      • 1889-1940
      • COURCEL (ALPHONSE CHODRON DE), né le 30 juillet 1835 à Paris, mort le 17 juin 1919 à Paris.
      • Sénateur de Seine-et-Oise de 1892 à 1919.
      • Issu d'une ancienne famille des Trois-Évêchés, dont une branche s'établit dans le département de Seine-et-Oise au commencement du XIXe siècle, petit-fils, par sa mère, du Comte Boulay-de-la-Meurthe, ministre de Napoléon (voir Robert et Cougny), fils d'un maître de forges à Athis-sur-Orge, Alphonse Chodron de Courcel passa sa licence en droit à Paris et son doctorat à l'Université de Bonn. Il devait devenir plus tard docteur honoris causa de l'Université de Cambridge. Destiné de bonne heure à la carrière diplomatique, il fut attaché, en 1859, à la direction politique du Ministère des Affaires étrangères, puis envoyé à la légation de Bruxelles, enfin, en 1861, à l'ambassade de Saint-Petersbourg. Rappelé en France pour entrer au Cabinet de M. Drouyn de Lhuis, il s'inspira auprès de ce Ministre éminent et laborieux des plus solides traditions de la diplomatie française. Détaché au Service du contentieux en 1866, il fut placé par Louis de Freycinet à la tête de la direction des Affaires politiques en 1889. Il devint ensuite Conseiller d'État en service extraordinaire et Directeur des archives. Dans ces situations importantes, il se fit surtout remarquer par l'habileté et la décision avec lesquelles il mena les négociations qui aboutirent au Traité de Kasr-Saïd et à l'établissement du protectorat français en Tunisie. À la fin de 1881, Gambetta lui confia la mission de représenter la France à Berlin, avec le titre d'Ambassadeur, en remplacement du Comte de Saint-Vallier que l'état de sa santé avait obligé à abandonner ce poste. Pendant toute la durée de son ambassade dans la capitale du nouvel empire allemand, le baron de Courcel maintint sur le pied le plus favorable les relations de la France avec l'Allemagne. L'opinion qu'il sut donner de la fermeté et de la loyauté de son caractère en forçant l'estime du Gouvernement et même de Bismark avec lequel il était chargé de négocier, profita à la sécurité des deux peuples, sans qu'aucune atteinte fut portée à leur dignité réciproque. L'importance de la position qu'il avait conquise se manifesta surtout pendant la réunion de la conférence de Berlin de 1884-1885, dont il dirigea virtuellement les débats, au grand avantage des intérêts de la France dans les diverses parties du monde, et notamment en Afrique. Il y acquit un tel prestige que le roi des Belges et le roi du Portugal recoururent à sa médiation à propos de litiges relatifs à leurs possessions d'Afrique qui avait fait surgir entre elles la fondation de l'État libre du Congo.
      • Mis en disponibilité, sur sa demande, en septembre 1886, il refusa, en 1887 et en 1888 le portefeuille de Ministre des Affaires étrangères. En 1893, il fut choisi pour présider le tribunal arbitral chargé de régler le différend entre l'Angleterre et les États-Unis au sujet des pêcheries de Behring. Le 4 octobre 1894, au lendemain du bombardement de Bangkok par l'amiral Humann, il fut nommé ambassadeur à Londres. Il était à son poste lors de la crise de Fachoda, mais redemanda sa mise en disponibilité en 1898 pour pouvoir mieux se consacrer à son mandat de sénateur. Il avait été en effet élu sénateur de Seine-et-Oise (après un essai infructueux au renouvellement du 4 janvier 1891, où il n'obtint, au premier tour de scrutin que 627 voix sur 1.325 suffrages exprimés), à l'élection partielle du 10 janvier 1892, destinée à pourvoir au remplacement de M. Hippolyte Maze, décédé le 25 octobre 1891. Il groupa sur son nom, au premier tour de scrutin, 722 voix sur 1.325 votants.
      • Il retrouva son siège au renouvellement du 28 janvier 1900, toujours au premier tour, par 918 voix sur 1.356 votants, et à celui du 3 janvier 1909, au troisième tour, par 761 voix sur 1.462 votants. Inscrit au groupe de la Gauche républicaine, il appartint à diverses commissions spéciales, et fut chargé de rapporter plusieurs projets de loi concernant: l'approbation de l'arrangement conclu à Berlin pour la délimitation des colonies du Congo français et du Cameroun et des sphères d'influence française et allemande dans la région du Tchad (1894), l'organisation de l'armée coloniale (1900), la modification de la loi du 17 décembre 1892 relative à l'augmentation du nombre des décorations accordées aux armées de terre et de mer (1902), les conditions d'application de l'article 12 de la Convention franco-siamoise du 13 février 1904 (1906), la réquisition des établissements industriels et des marchandises déposées dans les entrepôts de douane et dans les magasins généraux, ou en cours de transport par voie ferrée (1910). Il intervint à la tribune au cours de la discussion : du budget de l'exercice 1900 (1900), du projet de loi relatif à l'organisation de l'armée coloniale (en qualité de rapporteur) (1900), de la proposition de loi tendant à ce qu'il soit sursis à l'application de l'article 2 de la loi du 10 juillet 1894 (1900), du projet de loi portant approbation d'une convention concernant Terre-Neuve et l'Afrique occidentale et centrale (en qualité de rapporteur) (1904), du projet de loi autorisant des avances aux sociétés coopératives agricoles (1906). Mais ce mandat se trouva enrichi de missions ou de fonctions résultant soit de ses talents diplomatiques, soit de son expérience des affaires. C'est ainsi qu'en 1906, il avait été choisi comme ambassadeur extraordinaire pour les funérailles du roi Christian IX de Danemark. Il présidait, depuis 1891, le Conseil d'administration de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans et était administrateur de la Compagnie du Canal de Suez. Il avait été appelé à présider plusieurs sociétés savantes: la Société d'histoire diplomatique, la Société d'histoire contemporaine et celle d'Histoire de France pour laquelle il avait collaboré à la publication des mémoires du Cardinal de Richelieu.
      • Il habitait au château d'Athis-sur-Orge, résidence au XVIIIe siècle de Mlle de Charolais, petite-fille de Louis XIV, qu'il s'était appliqué à restaurer avec soin dans le goût primitif et qui contenait une fort belle bibliothèque dont le catalogue fut publié.
      • Il mourut en cours de mandat, le 17 juin 1919, à Paris, à l'âge de 84 ans. Le Président Antonin Dubost prononça son éloge funèbre à la séance du lendemain: “Membre ou président d'une foule de sociétés savantes, déclara-t-il, mêlé à de grandes affaires intéressant le développement du pays, il ne cessa, par ses écrits et ses discours, et par le rayonnement qui est le privilège des grandes activités, d'exercer une influence bienfaisante et considérable. Les travaux du Sénat, dont sa dernière maladie put seule l'écarter, recevaient de lui la plus grande assiduité. Aussi, nous n'avions pas seulement pour lui la déférence qu'imposaient son âge et son passé, mais en même temps cette amitié que savent faire naître, en supprimant les distances, les hommes distingués comme lui.” Le Baron de Courcel était Grand officier de la Légion d'honneur.

Dictyographie

psp/a.chodrondecourcel.txt · Dernière modification: 2024/06/13 04:39 de bg